15 Oct, 25

Le Secteur Minier à Madagascar (de Jean Jacques Jung) :

Voir présentation  https://www.acp-energies.org/wp-content/uploads/2025/07/Secteur-Minier-Madagascar-2025-jjj.pdf

Mise à jour octobre 2025, -> suite aux événements locaux

Madagascar, Grande Île d’une superficie de 590 000 km2 et peuplé d’environ 30 millions d’âmes dont plus de 50% ont moins de 25 ans, est un pays qui regorge de ressources naturelles, que ce soit en denrées agricoles ou de ressources minérales.

Les minéraux présents et avérés en quantités commerciales vont du Fer aux Terres rares en passant par le Nickel, l’ilménite, le graphite, le charbon, l’or, les pierres précieuses, etc….

L’histoire minière de Madagascar a commencé avant l’Indépendance (1960) et peut être classée en 4 périodes bien distinctes :

  • De 1960 à 2000 où en particulier le BRGM a effectué un énorme travail de recherche permettant de disposer aujourd’hui d’une cartographie géologique bien documentée et qui a bien sûr été enrichie de données récoltées par l’Administration minière du pays (ministère des Mines et OMNIS) et par des opérateurs privés.

Les premières exploitations de minerais ont également vu le jour pendant ce demi-siècle, avec des opérateurs de taille modeste, souvent des entreprises familiales, voire de l’informel artisanal.

  • De 2000 à 2011 de grandes entreprises anglo-saxonnes ont commencé à s’intéresser de plus près à Madagascar et il en est résulté la mise en exploitation de deux mines majeures qui comptent à ce stade pour plus de 80% de la production et des exportations : projet QMM (ilménite, zircon) dont l’actionnaire majoritaire est Rio Tinto et projet AMBATOVY (Ni, Co) mis en œuvre par le canadien SHERRITT avec une grosse contribution de SUMITOMO
  • De 2011 à 2023 toute attribution de nouvelle licence a été gelée dans le secteur ce qui fait qu’aucun nouveau projet n’a démarré, même ceux qui étaient très avancés. La raison officielle de ce gel, et la seule que nous retiendrons… , est que l’Etat voulait remettre à plat l’arsenal législatif et règlementaire du secteur minier avant de poursuivre son développement
  •  Depuis 2023 de nouveaux textes ont été promulgués, à commencer par le nouveau Code Minier et son Décret d’Application : la remise en ordre est bien avancée même si certains éléments sont encore en gestation (notamment la LGIM, Loi sur les Grands Investissements Miniers) mais on peut aujourd’hui avancer dans les études et recherches

Un tournant important a été pris en mars 2025, avec l’attribution ou le renouvellement de 47 PR (Permis de Recherche) permettant aux opérateurs de poursuivre leurs prospections et les études pour aller vers l’Exploitation des gisements, du moins ceux qui sont économiquement les intéressants : on parle ici plus précisément d’un gisement de minerai de Fer (AKORA), un gisement d’ilménite/zircon/monazite (BASE TOLIARA) et de trois gisements de graphite qui pourraient tous passer au stade de l’exploitation en 2026/2027

Les opportunités actuelles :

Elles sont nombreuses et méritent qu’on s’y intéresse de près :

  • Il y a tout d’abord un volet support (p.ex. dans la formation, la proposition de services) pour les projets en cours de mise sur orbite où des experts/instituts affiliés ou membres de ACP Energies pourraient trouver du grain à moudre
  • Mais il y aussi des opportunités à saisir pour des promoteurs/investisseurs sur des projets identifiés et déjà prospectés mais qui ont été abandonnés par les opérateurs découragés par la longue douzaine d’années d’hibernation du secteur.

Il est d’ailleurs à noter que les Autorités malgaches sont aujourd’hui très ouvertes à de nouveaux investisseurs, ayant (enfin…) compris tout l’intérêt pour le pays à développer l’exploitation de ses ressources minérales

Jean Jacques Jung jeanjjung@hotmail.com

Extrait du Year Book Présidentiel 2024-2025 « L’émergence malagasy »

Madagascar se positionne comme le 3ème exportateur de nickel en Afrique…vaste projet parcs solaires et potentiel hydroélectrique considérable. Une des priorités : l’industrialisation et le développement des chaines de valeur…La Banque Mondiale lui apporte un soutien de 4,2 Md $…La Chine est le 1er fournisseur et 3ème client  (nickel), les entreprises chinoises sont bien implantées (Mines, BTP..). La production nickel, cobalt du projet Ambatovy entre Canada, Japon, Corée Sud est le plus gros investissement étranger, avec 30% des exportations de Madagascar.

Le projet Tolagnaro QMM (ilménite) facteur de développement important pour le Sud du pays, Rio Tinto engagé dans la valorisation des talents locaux (98% des employés de QMM)…Financement AFD développement durable (eau, éducation…). Le port/parc industriel d’’Ehoala (PPP avec rio Tinto) accueille les premiers investisseurs dans les secteurs de la transformation industrielle et logistique avec la mise en place du premier parc éolien malgache (16MW). L’aéroport international de Port Dauphin est à  10 mn.